VALENTIN GOOSTMAN
Diplômé des Beaux-Arts de Paris, Valentin Bonnet est compositeur, chanteur, performeur et créateur de dispositifs multiples. Son travail tourne autour du champ de la musique en tant qu’objet culturel : comment le contexte de sa diffusion et les moyens techniques mis en place influent sur l’évolution de son écriture et de sa production.
Depuis quelques années, il crée son projet Valentin Goostman, une œuvre solo de musique électronique, mêlant ambient, folk, yaourt et pop expérimentale. Il se produit sur scène en utilisant différentes méthodes et dispositifs sur mesure pour jouer. Sa pratique prend la forme de compositions musicales, concerts, actions, spectacles, s’inscrivant continuellement dans un contexte spécifique.
Parallèlement, il prend part à de nombreux projets en collaboration : avec son groupe de rock électronique Frédéric Different, des spectacles musicaux avec Sophie Torrell, un dispositif de forge musicale (Mauvais Esprits) avec le forgeron Aurélien Lafon, et bien d’autres choses encore.
« La traversée du désert de Jojo Le Pecquord »
« Comment construire un projet musical rapidement grâce à internet ? La performance intimiste de Valentin Bonnet, dit Valentin Goostman, au croisement de la musique et de l’informatique, nous en offre un exemple désopilant et burlesque, étape par étape. Les objets sont hétéroclites : un ordinateur, un tableau blanc, un vélo, un étendoir à linge. Tous serviront. Il s’agit d’obtenir des consignes. « Comment construire un projet musical rapidement », écrit-il sur Google. Sur YouTube, les tutos et les consignes tombent, Valentin Bonnet s’exécute, trouve des paroles pour une chanson dans laquelle il est question de pomme de terre. Le corps tendu, il suit les consignes, cherche les accords qui vont accompagner ses vers. Avant de passer aux choses sérieuses : « développer ton identité d’artiste ». Pince sans rire, Valentin Bonnet cherche, intègre et applique ces conseils, dans cette chorégraphie musicale en temps réel. Une performance dans laquelle l’artiste (qui par ailleurs réalise et produit de la musique et des dispositifs musicaux) extrapole ce que pourrait faire, toute seule, une personne qui suivrait scrupuleusement ces conseils, manipulant avec méticulosité le spectacle artificiel qu’il crée devant nous : fausse navigation, fausse dramaturgie. En creux, celui qui a déjà réalisé un disque entier en yaourt, soulève un certain nombre de questions troublantes quant à la démocratisation de la musique mais aussi à la solitude et à l’illusion. À quel moment est-on artiste ? Qu’est-ce-qui légitimise le geste ? »
Texte de Marjorie Bertin à propos de la première version de la performance.
www.valentingoostman.hotglue.me
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